Fondation St-Martin

La Maison des Avants

PROCESSUS D’ADMISSION​

Lorsqu’une place se libère, elle est signalée par voie informatique sur le catalogue des places disponibles de la DGEJ. Dès lors, les assistants sociaux peuvent adresser une demande d’admission par mail ou par téléphone à la direction.

Le processus débute plusieurs semaines avant l’arrivée de l’enfant, et se termine deux semaines après son arrivée. Ce processus s’organise en 7 étapes. Il consiste à évaluer la situation familiale, les capacités de collaboration des parents, leurs ressources et leurs limites et comprendre où en est l’enfant dans son développement. Le processus d’admission permet aussi de préparer les enfants du groupe à accueillir un nouvel arrivant et anticiper la place qu’il prendra au sein du groupe (chambre, rythme, école, âge, sexe, etc.).

L’équipe nomme le référent. Celui-ci, l’intervenant familial et le directeur réalisent ce processus avec l’enfant, la famille et le réseau.

Au terme de l’admission, un dossier d’information est transmis aux parents. Les parents et les enfants sont informés de leurs droits et devoirs durant le placement. Les autorisations pour les droits à l’image, gestion médicale et responsabilités durant les activités sont formalisées en fonction des détentions d’autorité.

Si plusieurs demandes se présentent pour une même place, l’équipe analyse les demandes en fonction du besoin de proximité ou non de l’enfant avec sa famille, des possibilités d’accueillir les fratries et de la chronologie des demandes.

PERIODE D’INTEGRATION ET VIE AU FOYER

Dans les premiers temps du placement, l’enfant vit une séparation, le plus souvent douloureuse. Il peut être amené à se sentir coupable de la situation, avoir un sentiment de honte, se trouver dans un conflit de loyauté entre ses parents et les éducateurs.

Pour rendre l’intégration de l’enfant à la vie au sein de la Maison des Avants plus facile, plusieurs aspects de cette phase du placement sont considérés : la place de l’enfant dans le groupe, l’appropriation de sa chambre, l’intégration à l’école et aux rythmes du quotidien, la compréhension des règles, les divers aspects liés à l’hygiène, la nourriture et les soins en général. L’attachement à des nouvelles personnes fait l’objet d’une attention particulière, sachant les enjeux fondamentaux de cette dimension.

L’enfant est aussi informé qu’un accompagnant parental est en relation avec son/ses parent/s et que celui/ceux-ci sont également suivis et accompagnés.

Lors de l’arrivée de l’enfant sur le groupe, un « comité d’accueil » est constitué par des enfants volontaires. Ce comité d’accueil se réunit chaque jour, un quart d’heure avant le souper, et échange avec l’accueilli (déroulement de l’intégration, questions, familiarisation avec les rythmes et les règles, la cohabitation avec les autres enfants et adultes, etc.). La durée de cette démarche se réévalue hebdomadairement au petit colloque et/ou jusqu’à ce que le nouvel arrivant exprime qu’il n’en a plus besoin.

Durant les premières semaines du placement, le référent prend le temps d’expliquer à l’enfant le fonctionnement de l’institution et construit avec lui et l’équipe un projet éducatif individualisé ; celui-ci sera réévalué lors des réunions à la DGEJ, et selon l’évolution de ses besoins. Les raisons du placement sont abordées. Il s’assure également de fixer des moments individuels (discussion, jeu, autre) avec l’enfant de manière hebdomadaire. Il lui explique également les outils participatifs (le fonctionnement du « petit colloque », possibilité de donner son avis, de proposer des activités, donner son point de vue aussi avec les réseaux extérieurs, d’aborder des difficultés dans la vie collective, etc.).

Un outil d’expression adapté (dessin, cahier, feuille, etc.) est mis en place avec l’enfant pour lui permettre d’exprimer comment il vit ces premiers moment de placement et évaluer ce qu’il maitrise et intègre des différents fonctionnements de l’institution.

Le processus d’intégration se termine lors de la première convocation auprès du service placeur pour une évaluation de la situation. En général, cette rencontre a lieu dans les 3 premiers mois du placement. Le réseau se réunit dans les locaux du Service Placeur pour évaluer l’ensemble de la période d’intégration de l’enfant. À ce moment, des pré-hypothèses de travail sont formulées sur la base des données récoltées auprès de la famille et des observations effectuées. Lors de ce bilan, les aspects restants sans réponse et les éléments manquants sont exposés. C’est aussi un des moments où sont mises en place ou coordonnées, si besoin, les interventions éventuelles de spécialistes extérieurs au Foyer tels que pédopsychiatre, logopédiste, psychomotricien ou autre thérapeute.

PROCESSUS DE SORTIE

La fin du placement de l’enfant est une étape dans le processus de placement et d’accompagnement, pour laquelle les différents partenaires du réseau sont impliqués, l’ASPM ayant le pouvoir de décision.

Les critères qui amènent à initier le processus de sortie sont les suivants :

L’évolution de la situation familiale permet de remplir les critères et conditions de retour de l’enfant dans la famille ou le milieu d’origine ;

L’enfant devient majeur ;

Un placement dans une autre structure (Foyer) semble plus approprié ;

Une inadéquation entre les besoins et/ou attentes liées au placement et les prestations fournies par la Maison des Avants est constatée ;

Une solution de placement en famille d’accueil est décidée.

Le départ est anticipé, préparé avec l’enfant et l’ensemble des personnes qui l’accompagnent : l’enfant et sa famille, les professionnels du réseau, le personnel et les autres enfants résidants à la Maison des Avants.

La préparation du départ prend en compte les capacités de détachement de l’enfant. Il tient compte aussi des contraintes de la vie sociale de l’enfant.

Un rituel de départ est organisé au cours des derniers jours de présence de l’enfant.

L’enfant, suite à son départ, peut contacter des éducateurs ou venir rendre visite à l’institution.

Le référent est attentif à la transmission du dossier de l’enfant aux personnes qui vont s’occuper de lui par la suite (thérapeute, école, etc.) ou à l’enfant lui-même.

Le référent constitue un livre de photos souvenirs qu’il ira, dans les semaines suivantes, remettre à l’enfant parti.

LA REORIENTATION OU L’EXCLUSION

La réorientation ou l’exclusion est envisagée lorsque l’équipe éducative constate que :

L’enfant évolue et le projet n’est plus adapté (par ex. projet professionnel éloigné).

Le projet de placement construit avec la DGEJ et le réseau se trouve face à une impossibilité de produire une évolution positive de la situation.

Une ou des mises en danger graves des autres enfants (violence ou abus)

La décision de réorientation ou d’exclusion se prend lors d’un réseau à la DGEJ. Dans les deux derniers cas, l’UPPEC est conviée à ces séances, du fait de sa connaissance du réseau et des moyens de la PCE.

L’objectif de la séance à la DGEJ est de définir une ou plusieurs piste à explorer, de répartir les rôles de chacun, de planifier la suite de l’accompagnement et la date de sortie.

En parallèle, l’équipe éducative organise la communication de la situation et les perspectives envisagées avec l’enfant concerné et sa participation dans cette étape.

La même réflexion est menée concernant les parents et la manière de travailler avec eux cette situation.

La réorientation d’un enfant se fait de manière respectueuse pour lui et sa famille. L’équipe éducative veillera à ce qu’il soit entendu dans toutes les phases de ce processus de changement et que sa famille et lui-même intègrent ce projet.

Les démarches de fin de placement s’appliquent comme pour une sortie normale.

EVALUATION DE L’ACCOMPAGNEMENT DE L’ENFANT

L’évaluation de l’accompagnement de l’enfant est effectuée à plusieurs moments de son séjour. Cette évaluation s’effectue lors des colloques, des réunions en réseaux et au cours des discussions entre le référent et l’enfant.

Les familles suivies en PCE font part à l’intervenante familiale de leurs remarques sur le placement de leurs enfants.

Ces remarques sont précieuses pour évaluer les outils éducatifs mis en place, la pratique éducative en général.

Certains enfants, après leur départ, gardent des contacts avec des personnes de l’institution. Ce sont des occasions privilégiées pour avoir le point de vue de ces enfants et de leur famille sur leur année de placement.

Prise en charge externe (PCE)

Le travail d’accompagnement en PCE est effectué par l’accompagnant parental.

La première fonction de la PCE est de permettre une continuité entre la vie de l’enfant à la Maison des Avants et celle de son futur contexte de vie.

Dans certains cas, elle favorise une sortie plus rapide, car elle donne des garanties de suivi et de sécurité pour l’enfant dans son nouveau contexte.

La PCE offre aussi la possibilité d’entrevoir un placement court, et être ensuite un soutien à domicile. Cette organisation évite le déracinement de l’enfant ou permet son intégration rapide dans le contexte d’accueil futur. L’intervention à domicile se met en place plus ou moins intensivement en fonction des besoins.

Cadre d’intervention

La définition des objectifs d’accompagnement en PCE se fait avec la DGEJ. En partenariat avec l’ASPM, des objectifs en continuité avec ceux travaillés durant le placement sont élaborés.

Une évaluation de la PCE s’effectue dans les locaux de la DGEJ environ tous les 3 mois. Cette évaluation a pour but de réajuster les objectifs d’accompagnement et également de mettre un terme à la prestation.

L’accompagnement est dimensionné pour le suivi de 4 enfants.

Le suivi au domicile se déroule en principe dans la région Est du canton ou de la région Lausannoise.

Des passages sur les temps de vie familiaux sont organisés, ainsi que des entretiens avec le(s) parent(s) hors présence enfant(s). L’intervenant familial évalue en tout temps la pertinence de rencontrer l’un ou l’autre des membres de la famille. Le rythme est fixé de concert avec la famille et ses besoins.

La fréquence des passages et la durée de la prestation sont définies avec l’ASPM et la famille.